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24 septembre 2011

C'est quel Metissage ça?

Si la nouvelle génération a réussi quelque chose c'est bien l'évolution de ses moeurs, des mentalités.
Vous avez remarqué comme le métissage est "dans le vent" ? comme il tend à se développer ? Résultat de ces évolutions. Je n'apprendrai rien à personne en disant que rien que dans les années 70, le métissage n'était pas si évident que ça. Maintenant nous sommes entrés dans les années 2000, les filles perdent leur virginité à 13 ans, les mecs ont déjà baisé 3 continents à 15 ans, on a des portables à 9 ans, et puis on est très à fond dans le métissage. Cependant il y en a un à qui on ne s'attaque que très rarement: métissage noir - arabe.



Hier soir, j'ai lu cet article "T'es arabe et tu sors avec noire mais t'as pété les plombs ?!"  vraiment captivant et bien construit qui explique très bien le pourquoi du comment de cette non-acceptation de métissage en noir et arabe. Je me suis trouvée peinée pour ce couple sachant que si je venais à m'enticher d'un arabe, je serai exactement dans la même situation qu'eux. Depuis que je suis en âge de comprendre certaines choses, mes parents m'ont toujours mit en garde "ramène pas d'arabe à la maison parce que ci-ca-et ceci- et cela". Je comprends tout à fait le malaise que l'on veut éviter, et j'imagine à peine la souffrance endurée de devoir se cacher, surtout lorsque l'on a de tels projets d'avenir. Et puis je me suis dit "mais j'ai déjà eu un avant goût de ce genre de situation". Je vous explique:

Il y a quelque mois, moi @EmmBv (ou Eden) ai eu une relation avec l'autre type d'africain. L'arabe.
Celui dont on ne veut pas entendre parler. Celui qui "parle rebeu" (big up Florent Pagny) et qu'on érige en pagailleurs professionnels. Ceux qui ne mangent pas de porc, qui font l'appel à la prière, ceux qui semblent ne pas comprendre provenir d'Afrique. Les africains à la peau claire qui font du couscous bref, je suis à court, les arabes quoi (un algéro-tunisien plus précisément). A l'époque, deux personnes savaient pour nous: sa soeur, et une pote à moi. Appelons cette dernière Céline. Jeune fille 100% française qui même elle m'a fait la réflexion "OLALA tu sors avec un arabe toi t'es sérieuuuuse ?? Mais pourquoi tu fais ça t'es malade ??!"
Voilà. La soeur de l'heureux élu, étant une très proche amie était toute contente. Bien la seule. Donc, après la réaction de Céline (qui n'était même pas si proche que ça de moi) je me suis jurée que jamais au grand JA-MAIS je ne le dirai à mes soeurs (notez que je ne mentionne même pas mes parents parce que well, vous même vous savez !) . De fait, elles sont aujourd'hui toujours dans l'ignorance sauf si elles passent ici et lisent... Tiens, je vais dire que c'est quelqu'un d'autre qui a écrit cet article.

(Cliquez pour lire l'intégralité de l'article)





Lui et moi (tiens, je vais l'appeler Mo', comme mon sup) donc Mo' et moi, étant de nature pudiques et un peu gang (lui il tenait à sa street-crédibilité et moi à ma crédibilité tout court) étions peu enclins aux effusions d'amour ou toute preuve d'affection en publique. Mais de temps en temps il arrivait que la main de l'un se glisse dans celle de l'autre. Déjà que lorsque nous marchions près l'un de l'autre les regards des passants de l'une ou l'autre communauté étaient quelque peu inquisiteurs. Mais lorsqu'il me prenait la main ils étaient carrément haineux, colériques, limite méprisants. La chose s'est réitérée alors que je marchais tranquillement avec Youssef (là c'est son vrai nom huh) un ami.

Vous pensez peut-être "ils n'étaient déjà pas à l'aise, c'est dans leur tête" et pourtant, je n'ai aucun problème à marcher dans la rue avec un ami mais les regards sont aussi pesants. Vraiment, il faut le vivre pour le comprendre, le voir pour le croire.



Malgré tous mes discours, ayant un tout petit petit petit petit peu foi en le genre humain je décide d'en parler à celle qui me semble la mieux placée pour briser les règles, changer le game et les mentalités: la nouvelle génération, à savoir nous. J'ai donc demandé leurs avis à des amis. J'ai demandé à Sofiane "Tu te vois avec une noire ?" après avoir un peu blagué il me répond enfin sérieusement "Une noire, même si elle est très bien élevée, très droite, belle etc, ça ne passera jamais chez moi. Même si je me vois très bien finir avec une noire, si je la présente à ma famille, j'ai plus de famille". Même question à un autre interlocuteur "Une renoie ? Euuuh pour s'amuser ouais, pour se marier jamais de la vie". J'ai fait quelques forums, voir ce qu'il s'y disait et j'ai très vite regretté ma démarche, écoeurée par les propos haineux et déplorables qui y pullulent.



C'est officiel: la nouvelle génération non plus, ne changera rien.

Le plus drôle est tout de même le fait que ce métissage est le moins éloigné après noir-noir de pays différents puisqu'on reste entre africains right ? Je sais par exemple que ma mère préférerai que je ramène un bolivien (quoi, c'est loin non ?) qu'un arabe.
Même si nous avons certaines valeurs (famille, respect, attachement à son pays d'origine, solidarité, générosité) communes, un mariage entre la communauté noire et arabe reste impensable. Pour preuve: dans tous mes calculs de métissages improbables je n'avais même jamais pensé au métissage arabe-noir avant de sortir avec Mo'. C'est donc un sujet qui me touche depuis peu mais sur lequel je m'interroge toujours.



Mon article n'a pas pour but de vous inciter à accepter ce genre de métissage (même si ce serait mieux), mais juste de vous faire y penser. De vous poser le problème sous le nez, et vous laisser cogiter. Pour la prise de conscience. Parce que c'est d'abord en prenant réellement conscience d'un problème qu'on décide d'y réfléchir puis d'en parler et éventuellement d'y remédier. Ne brûlons pas les étapes et pensons-y.

Pour tous les couples qui s'aiment sincèrement mais qui ne peuvent le montrer.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mais va t'acheter une vie...