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30 juillet 2011

Vomis.


En marchant dans la rue, demandez à n'importe quel noir de notre génération, le nom d'un designer Africain qu'il connait, je mets beaucoup sur la table sur le fait qu'il n'en connaitra pas un seul. Par contre Gucci Lv et compagnie. .. C'est le cas pour beaucoup d'entre nous. La grande majorité de ces cerveaux se sont laissés convaincre par je ne sais quelle élite bien pensante que la mode Africaine avait quelque chose de régressant, qu'elle n'était que Wax, que Raphia, que coupes stéréotypées style noix de coco en guise de soutient gorge et coiffes improbables ... et porter du Wax aurait quelque chose de Désuet. Malheureusement. C'est incroyablement triste qu'en 2011, les mêmes qui revendiquent perpétuellement leurs origines de la pire des façons selon moi (tee shirts noirs et fiers, drapeaux de leurs pays dans la rue, filet de pêche, attitude agressive mettant dans le même panier toutes personnes, automatiquement catégorisées), considèrent comme étant un "blédard", toute personne qui associerait motifs, tissus, codes ou bijoux connotés "Afrique". 
Je ne pense sincèrement pas qu'un être humain puisse se construire en rejetant entièrement une culture à laquelle il appartient, parce que celle ci ne lui aurait rien apporté, pour une autre, sensée être meilleure car étant construite autour de codes permettant de se réaliser plus facilement. Discutable. Scandaleux. Mais ce n'est pas le sujet. Donc à tous les abrutis qui ignorent les possibilités d'ériger au rang de produit de luxe chacun des éléments du patrimoine culturel africain, Ne pas savoir exploiter quelque chose ne veut pas dire que cette chose est stérile.

La majorité des personnes chez qui j'ai pu constater ce genre de déséquilibres est originaire D'Afrique. Ils ne savent absolument rien de ce qu'il peut se passer en Afrique mais vont quand même te sortir des phrases like "Les blancs exploitent notre Wax et nos matières premières sans que nous ne puissions en profiter". A ces personnes, j'ai envie de leur dire de vraiment la fermer, et si possible d'aller se faire foutre. Ils me font pitié comme ce n'est pas permis. Ces même personnes qui ne voyaient je rappelle aucun intérêt au Wax parce que trop "blédard", like "on est déjà en Europe, pourquoi reculer vers ce qu'on a laissé derrière nous en Afrique", qui n'ont aucune espèce d'identité, aucune conscience d'eux même, se permettent de revenir revendiquer quelque chose qu'il ont de tous temps été incapables de protéger dès lors qu'ils constatent l'importance que les gens leur portent. Désolée mais ça me donne des envies assez morbides. Déjà, les gens qui se comportent tout le temps en victimes qu'une force supérieure essaierait de maintenir sous l'eau, en plus de se servir tout le temps de cette technique so 2000 qui consiste à reporter sa propre médiocrité sur "les blancs", "les juifs" j'ai envie de leur dire que si ils voulaient un peu de respect concernant la préservation de leur patrimoine culturel, ils se débrouilleraient pour poser un label dessus, pour en garantir la qualité, la provenance, à cet instant seulement leurs énervantes revendications gagneraient en crédibilité. En 2011, les faits sont là: je ne vois pas Où tu vas passer pour aller emmener la dentelle de Calais sans en mentionner la provenance ou sans que quelqu'un ne te dise que gars, de faire easy avec le produit. Par contre, ça ne choque qu'une trop rare catégorie de personnes, de voir dans la presse spécialisée, les motifs tissus et bijoux d'inspiration Africaine, catégorisés en tant que "boubous, motifs tribaux, esprit waka waka" non mais à un moment donné je wanda. Aucun respect.

Puisqu'il fallait que j'en parle, ces mêmes personnes ont accueilli à bras ouverts la démarche de Fashizblack Mag, en tant que média spécialisé dans la diffusion du potentiel artistique Africain, de la mode à l'art en passant par la beauté, parce qu’égoïstes ignorants qu'ils sont, avaient le contenu de leurs aspirations servies sur un plateau, gratuitement, sans aucune obligation. Ils ont crié AMEN et dénigré à juste titre l'ancienne génération de magazines Pour et par les noirs, à l'image de AMINA, de MISS ÉBÈNE, qui se sont vite laissés dépasser par les nouvelles technologies et techniques de publications (comme par exemple les onglets qui se déroulent tahu). Avec ce nouveau souffle on s'était dit qu'on était peut être sur la voie d'un leadership noir en France..Mais il aura fallu moins de 4 ans pour se rendre compte que les noirs de France étaient toujours dans un amour de la médiocrité et de la plainte assez inquiétants, pointant du doigt ceux qu'ils appellent leurs "frères" dès qu'on mentionne le moindre dollar, mais désireux de changer les choses. A cela j'ai envie de demander (et qu'on me réponde): Quelles choses?

I mean si vous êtes de ceux qui comparent tout ce qu'ils font à ce que font "les juifs", "les blancs" j'ai envie de vous baffer. A un moment dans la vie il faut se prendre en main et j'appelle ça de la haine gratuite et ridicule. Je suis d'accord pour concéder à ces personnes qu'en France, en tant que jeune entrepreneur on est pas loin de la merde aux yeux de ceux qui décident, mais je ne vois vraiment pas en quoi accuser la couleur de peau règle le moindre problème. Quoi que limite ça c'est encore mieux que les personnes qui ont des solutions, mais qui s'attendent à ceux que d'autres le fassent. Je ne dis pas que ça n'existe pas, que c'est faux, mais si quelqu'un m'explique à quoi ça sert je lui donne une pièce, promis. Je l'ai déjà dit et je le répète: chacun fait en sorte de donner plus de pouvoir à sa communauté car plus on a de pouvoir, plus on a de quoi se partager entre nous. Si aujourd'hui je suis blanche, au risque d'en choquer beaucoup et d'en faire basculer d'autres du monde des bisounours, je ne vois pas POURQUOI je me mettrais en retrait pour laisser passer un chinois alors celles et ceux qui passent leur temps à quémander plus de visibilité dans les médias occidentaux, vraiment vous allez m'excuser mais en toute logique on est chez eux, je ne vois pas pourquoi ils devraient vous représenter, parler pour vous et j'en passe.  Les occidentaux ont construit des empires et ce mythe de la perspective no limits parce qu'ils ont été conscients très tôt d'avoir un réel pouvoir sur les choses en étant unis. Si les noirs ont besoin de siècles et de siècles pour apprendre à être solidaires, c'est pas la peine de fatiguer les gens. Dès lors que vous aurez compris cela, vous apprendrez à observer autour de vous pour reproduire la réussite des autres et enfin sortir de cette sorte de haine que vous croyez encore être de la concurrence. J'en ai vraiment maaaaaaarre de voir des personnes incapables de se prendre en main, perpétuer le même schéma qu'ils critiquent pour se donner l'image de ceux qui veulent faire bouger les choses.


En tant que noirs, on a dix mille fois plus de choses à prouver aux autres sur ce dont on est capables étant donné les INCROYABLES avancées qu'on a eu l'occasion de réaliser au cours de notre histoire -_-' , et faisant partie de la nouvelle génération de ceux ci, j'peux vous dire qu'on est pas dans la merde tant tout pèse sur nos frêles épaules. Et c'est quand même affligeant de constater que des personnes de notre age sont incapables d'intégrer cette rage, cette soif de réussite dans leur métabolisme. Je ne sais pas comment on peut se débrouiller pour trouver en chacun de ses échecs une forme de racisme, de discrimination, et aspirer en tout et pour tout, à une vie de banlieusard chic, avec femme, enfants, labrador. Tout rejeter tout le temps sur ceux qui réussissent ne fera pas moins de vous un looser qui ne s'ignore en rien, non parce que yen a qui se foutent vraiment du monde. Dans la diaspora Africaine en France par exemple, il règne un esprit de. ..je sais pas comment dire ça, self concurrence pathétique? oui on va appeler ça comme ça. Les gens ont l'impression que sortir de cette histoire du noir balayeur en boubou le lundi matin quand on va en cours, passe forcément par le fait de rejoindre celle des MAGNUM le samedi soir en boite, payer son LV en 17 fois, vivre au dessus de ses moyens pour impressionner ceux qui comme eux se retrouveront à sec le 26 du mois (la bourse arrive le 25, non? hum). Et lorsqu'on appelle à cet utopique solidarité pour réaliser un projet dont on pourrait tous être fiers, les foules s'éparpillent, les bouches se taisent, et ceux qui ont toujours la force de parler crient à la tentative d'enrichissement sur leur dos. ..ça, ça montre où on en est, en 2011, dans cette communauté, et c'est vraiment vraiment vraiment vraiment ..pardon je laisse.

En 2011, les noirs n'investissent réellement qu'à la hauteur de leurs besoins alimentaires, et ENCOOOOOOORE.

Personnellement, et je pense que vous l'aurez compris en parcourant le blog, je ne vois rien de dégradant au fait de porter du Wax, ou d'afficher mes origines Africaines au travers de mon style vestimentaire, bien au contraire. Je ne pense pas non plus qu'il faille aller à un entretient d'embauche en boubou, soyons sérieux personne n'a prôné une suprématie du style vestimentaire Africain il ne s'agit pas d'un débat d'idée visant à déterminer quel est la meilleure des démarches. Je ne me considère pas comme étant partagée entre deux cultures (soit, l'Africaine et l'Occidentale), je suis Africaine et je prends comme étant un enrichissement personnel le fait de s'adapter aux cultures des pays dans lesquels on va, sans pour autant renier ses roots. Raison pour laquelle la perfection à mon niveau, se trouve dans un style qui mixerait adroitement les deux. Qui permettrait de vulgariser les influences vestimentaires Africaines et pas seulement le temps d'une saison. Mon rêve pour l'Afrique? qu'elle prenne totalement conscience de son potentiel artistique et culturel, pour avoir le courage d'y construire autour, un empire de la mode, de la beauté, de la musique et de l'art qui s’exporterait aux 4 coins du monde. 

Bon, cet article est un bordel sans nom, je viens de l'écrire d'une traite suite à une conversation avec un ami qui m'a énervé, quelque peu. J'y parle absolument de tout, c'est très mal organisé, je ne vise évidemment pas tout le monde mais lorsqu'on voit ce qu'il se passe avec Fashizblack par exemple, on ne peut qu'arriver à ce genre de conclusions.


"Shoot out to my Fashizbackers, des personnes à regarder de très près, car selon moi à même de réaliser de grandes choses au regard des actions qu'elles soutiennent. Quand on soutient un projet comme celui là sans se poser de question, on est conscient d'avoir le pouvoir de changer les choses pour soi mais aussi pour ceux qui évitent de se mouiller et c'est vraiment noble. Je suis donc vraiment très fière d'en faire partie. Et ce n'est que le début. Bousculer les coquilles vides de trop de gens pour imposer son culot sur le terrain et dans un domaine aussi lisse que la mode, ouvre juste la voie à une lignée que j'espère et souhaite longue d'entreprenariat Afro Européen."


Des bisous. Une Dannah fatiguée.

2 commentaires:

Blingcool Le Blédar a dit…

Non! La bourse chez moi c'était le 6, parfois même le 5 et là j'étais content, c'était une bonne surprise. Je pouvais désormais manger.

Blingcool Le Blédar a dit…

Plus sérieusement, ai-je besoin de renchérir? Tu as tout dit et connais ma pensée sur le sujet, je pourrais en écrire un livre, mais désormais je ménage mon énergie pour ceux qui le valent.